Aventure au manoir [Anya & Harwe]

Bienvenue au manoir dimension, oui, ne vous moquez pas les géographes n'ont jamais une grande imagination dans les histoires fantastiques, vous connaissez les montagnes bleues non, bon ben voilà, l'imagination quoi.

Vous ignorez pourquoi, vous ignorez comment, mais vous êtes là où, l'instant d'avant vous n’étiez pas. Peut-être le saurez-vous plus tard, qui sait. Dans cet univers qui vous semble étrange. Une ambiance, somme toute sympathique, les oiseaux chantent, le ciel est bleu, bien que quelques nuages de grisaille s'étirent dans le ciel, le soleil décline lentement vers l'horizon, teintant le tout d'éclat doré qui virera bientôt au rosé du soleil couchant. Vous vous trouvez sur une allée pavée d'un jardin de manoir qui se trouve devant vous, si le chemin, la grille derrière vous et le jardin vous semble à l'abandon, ce n'est pas le cas de la devanture qui semble en bon état. La porte devant vous est ouverte, vous invitant à entrer, le reste de la demeure ne semblant pas avoir grand intérêt, à part le vide que peut posséder un orc de centième génération entre ses deux oreilles, il va ne sois que la curiosité vous pousse à y entrer. Pour les éventuels couards, vous n'avez pas réellement le choix puisque visiblement vous y entrez sans avoir le souvenir de vous être déplacé.




Endroit parmi les plus étranges il est vrai, vous êtes à présent dans le grand hall qui est étrangement luxueux. Un tapis rouge, des balustrades en bois vernis, du marbre, des tableaux. Pas un bruit, sinon le craquement du parquet qui se dilate, pour les ouïes les plus fines un frôlement furtif à la cave et un crépitement de feu de bois sur la droite. Rien d'inquiétant a priori. Une voix pourtant se fait entendre derrière vous en vous surprenant. Une voix juvénile, un regard vert émeraude et des cheveux blonds. L'inconnu semble plutôt sympathique.


-Bienvenus voyageurs au manoir dimension. Qu'êtes-vous venus chercher ? Vérité ou réponses ? Gloire ou pouvoir ? Richesse ou renommée ? Peut-être trouverez-vous tout ceci, peut-être trouverez-vous bien plus encore ! Je ne peux vous dire pourquoi vous êtes ici, c'est à vous de le trouver. Prenez la direction que vous voudrez, suivez votre cœur, il vous mènera à votre destinée ou à votre finalité. Je suis le maître de ces lieux, mais je suis déjà en retard, alors je vous laisse partir en quête de votre destin.

Aussi soudainement qu'il était apparu, le propriétaire tourna les talons pour passer le seuil de la porte, lorsque vous clignez des yeux, il disparaît.

HRP :
Pour le fonctionnement c'est simple, vous commencez tous par le hall d'entrée et c'est à vous de choisir votre direction. L'escalier en face de vous, ou ceux le bordant, la porte menant à l'extérieure, ou celles bifurquant vers les deux ailes ? Vous me préviendrez par mp (ou sur la cb) de votre direction et je vous dirais à quelle pièce cela correspond, à vous de les décrire ensuite dans vos réponses et d'avancer jusqu'à la salle en vous concertant ou non et ainsi de suite. (Rien ne vous arrivera sans que le maître du jeu ne l'ait dit lors de son tour)

Lentement, l’elfe franchit les quelques marches de pierre qui le séparaient du grenier. Ce qui frappa d’abord Harwe fut l’absence presque totale de lumière dans cette partie de la maison. Une simple petite fenêtre laissait filtrer une lueur rougeoyante du déclin du soleil. La nuit n’allait vraiment pas tarder. Les yeux enfin habitués à l’obscurité, le dragonnier put constater qu’il n’était pas seul à cet étage. Une jeune elfe d’origine inconnue se trouvait elle aussi dans le vaste grenier. Mais pas le temps de se présenter, hélas, une étrange brume attira immédiatement l’œil avisé du chevalier, une poignée de secondes passa avant qu’il ne réalise vraiment quelle immonde créature allait bientôt faire son entrée. Les yeux écarquillés de terreur, il se précipita vers l’inconnue pour la tirer en arrière !

- Une Ombre ! Courez !!

Ensemble, ils dévalèrent les marches de l’escalier pour retourner dans le couloir aux tableaux. Harwe avait eu le temps de remarquer l’étrange arc posé derrière la créature, mais le pouvoir des Ombres était bien trop terrifiant pour essayer de récupérer l’artefact. Longtemps, on lui avait parlé de la puissance de ces monstres. L’incarnation de l’anti-magie. Un être mortel. Non, il était décidément trop dangereux de rester par ici. Une fois un peu plus loin des escaliers, le duo ralentit l’allure, et Harwe consentit enfin à lâcher le bras de la demoiselle qu’il avait empoigné avec force. Lui accordant un regard encore empli d’une sourde terreur, il arborait néanmoins une expression neutre, essayant tant bien que mal de masquer son inquiétude.

- Veuillez excuser mon attitude, mais vous ne devez jamais… jamais… approcher une telle créature. C’est la pire engeance qui soit dans ce monde. Je me demande d’ailleurs ce qu’elle fait dans cette maison…

Il était encore un peu essoufflé de la course précédente, mais il continuait à lancer des regards inquiets vers l’escalier montant, vérifiant certainement que l’Ombre ne descende pas dans leur dos. Un instant plus tard, il reporta son attention sur la jeune femme, la dévisageant quelque peu. Sa peau pâle était certainement l’héritage des elfes sylvains, mais alors pourquoi avait-elle les cheveux bruns ? Une sang-mêlé ? Presque immédiatement, un sentiment de dégoût envahi l’esprit d’Harwe. Les dieux lui ont malheureusement donnés une éducation qui lui faisait répugner toute forme de mélange racial. Mais ce n’était pas l’heure de faire la fine bouche, il fallait sauver cette demoiselle, tel était le devoir d’un chevalier après tout…

- Suivez-moi, on doit sortir d’ici.

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'D10' : 8

Élégamment, la demoiselle esquissa une révérence devant le dragonnier pour appuyer son acquiescement. Un trait de noblesse que ne manqua pas de relever le concerné. Son expression se détendit un peu plus alors qu’il enjoignait, d’un signe de la main, la jeune femme à le suivre jusqu’à la porte de la salle de bal. Désormais, c’était certain, le soleil avait complètement disparu derrière l’horizon. La nuit au dehors, comme un voile brumeux, empêchait quiconque d’y voir à plus de quelques mètres. Heureusement pour les deux elfes, au moins l'un d'eux était mage et s'empressa d'esquisser un geste incantatoire de la main pour allumer les diverses chandelles qui parsemaient les murs de la pièce.

Leur objectif était simple, en tout cas dans la tête d’Harwe, il fallait trouver un moyen de passer la nuit ici sans finir dans une mare de sang. Trouver ce qui pourrait tuer l’Ombre était crucial. Le chevalier en savait très peu sur ces créatures infernales et le meilleur moyen de palier à ce manque de connaissances était de retourner à la bibliothèque. Le dragonnier avait sûrement loupé quelque chose, il y avait forcément un parchemin qui leur permettrait d’affronter le monstre… C’était leur seul espoir de toute façon. La mine sérieuse, il traça de son doigt le chemin  menant à la bibliothèque et lança un regard très éloquent à sa camarade d’infortune. Il fallait partir au plus vite.

En bon chevalier, Harwe insista pour partir devant et avança avec précaution dans le long couloir aux tableaux. Il évita précautionneusement de croiser le regard des portraits, suspectant une mauvaise surprise si jamais il cédait à la tentation. Il avançait, toujours au même rythme, l’arbalète en main, prêt à tirer sur n’importe quoi qui ferait obstacle à leur progression. Finalement, ils arrivèrent devant la porte. De l’autre côté, la salle de bal. La main sur la poignée, Harwe lança un dernier regard à l’elfette avant de s’engouffrer à l’intérieur de la pièce ! Par réflexe, il balaya la pièce du regard, l’arbalète levée devant lui, prêt à tirer…

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Harwe se rassura bien vite sur la situation, il n'y avait personne dans la salle de bal. Une constatation appuyée par l'intervention de la demoiselle qui prétendait être déjà passée par ici un peu plus tôt. Malheureusement pour l'elfe, le dragonnier n'écoutait pratiquement plus ce qu'elle écoutait. Un étrange bruit avait obnubilé absolument toute son attention, et il ne prêtait plus qu'une oreille très distraite aux propos de sa camarade d'infortune. Des pas... de faibles et lancinants bruits de pas raisonnaient dans une pièce voisine. Une aubaine pour ces deux pauvres hères qui cherchaient alors désespérément un quelconque signe de vie. La prudence était tout de même de rigueur à l'intérieur d'une si effroyable demeure. Harwe préféra changer d'arme pour sortir sa brillante lame de son fourreau argenté. Selon le plan, la porte au fond de la pièce menait à un couloir. Il serait donc plus facile de se battre ainsi et puis cela le rassurait d'avoir Tintagra dans la main. Pivotant vers la jeune femme, elle put remarquer que dans ses yeux azurés se tapissait une vive inquiétude. Ils avaient encore le temps de partir, de descendre les grands escaliers, et de foncer dans la bibliothèque en ignorant les murmures du manoir.

- Alors, Madame, voulez-vous savoir qui est-ce, ou bien l'éviter ? Je vous protégerai, soyez-en sûre, mais peut-être que cela ne suffit pas à vous rassurer.

Il avait dit cela d'un ton grave, comme une lourde mise en garde destinée à l'elfette. C'était à elle de choisir, certes, mais de son choix dépendait peut-être leur vie à tous les deux. En tout cas, Harwe était décidé, lui. Il se battrait tant qu'il le pourrait. Ne serait-ce que pour faire honneur à son héritage familial en plus de permettre à la demoiselle de s'enfuir. Même inconsciemment, il y avait toujours un certain égocentrisme dans ce qu'il faisait. Il se plaisait dans son rôle de chevalier, et savourait pleinement chaque moment où il pouvait montrer sa bravoure et sa vivacité d'esprit.

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Les pas légers des deux elfes faisaient à peine grincer le parquet alors qu’ils avançaient tous deux vers la porte du vestibule. En position de garde, Harwe se préparait néanmoins à jouer n’importe quelle autre carte, que ce soit sa magie ou même son arbalète accrochée à sa ceinture. On ne pouvait pas nier que le dragonnier recelait bien plus de ressources qu’il ne le laissait penser. C’était une autre façon, pour lui, de parvenir à s’attirer la sympathie, voir l’admiration, de la demoiselle derrière-lui. Il ne connaissait toujours pas son nom et réciproquement, mais il avait fait vœu de la protéger dans cette demeure lugubre. Et Harweírimar tenait toujours ses promesses.

Sa main gantée attrapa doucement la poignée de la porte qu’il ouvrit précautionneusement, se préparant à faire face au pire comme au meilleur. Au début, il ne vit rien, mais très vite la poignée de la porte en face de lui pivota elle aussi, laissant apparaître dans un long grincement une silhouette féminine élancée, mais d’une pâleur étrange. Ses yeux étaient de véritables écrins, recelant deux joyaux qui semblaient brûler au sein même de son crâne. Une vampire et elle semblait être plutôt rassasiée. Le chevalier ne savait pas s’il devait s’en réjouir, ou bien s’en inquiéter… Il était cependant rassuré sur la situation et entreprit donc de ranger son épée. Le dragonnier était tout de même méfiant, et le discours de la demoiselle ne l’aida pas à se calmer. Il arborait toujours un visage des plus sévères avant de lui répondre.

- Je vous remercie d’autant de prévenance, Madame, mais je serais curieux de savoir qui est votre maître pour se permettre d’enlever un dragonnier, ainsi que d’autres… personnes, et de les emmener dans cette foire aux monstres. Bien sûr, si vous me confirmez ce que je soupçonne sur le rang d’un personnage si puissant, je serais ravi de participer à l'épreuve à laquelle il veut me soumettre.

Il avait souri à la fin de sa phrase. Pourquoi ? Peut-être par ironie, peut-être par goût du défi, ou parce qu’il avait un plan en tête, nul ne pouvait le savoir. Finalement, Harwe regarda dans son dos, la demi-elfe était toujours là. Il fallait aussi entendre son avis... certainement.

Comme il le pensait, la demoiselle avait elle aussi son lot de questions à poser à la domestique. Des questions plus prosaïques déjà. Ce n'étais pas un mal, car même si Harwe se doutait bien qu'elle répondrait par la négative, il n'osait pas lui-même essayer d'obtenir plus d'informations de la jeune femme. Leur destin était clair, de toute manière, ils devaient régler la situation par eux-même. Quelle plaie... il est bien cruel de placer sur son chemin une personne qui sait où vous êtes, pourquoi vous y êtes, qui l'assume et vous autorise à lui demander, mais qui prévois déjà de vous répondre de trouver la réponse seul. C'est comme si l'on donnait une gourde vide à un homme du désert assortie d'un petit mot : « L'eau n'est pas si rare que ça. Trouve-là tout seul. ». Mais passons. L'exaspération du dragonnier n'était, finalement, que passagère, et l'amour du défi l'emportait bien vite sur cette juste colère.

Finalement, dans un grand élan de générosité, la vampire consentit à leur donner quelques indices. Toujours vaporeux, toujours énigmatiques, mais qui menaient à un but précis : affronter et vaincre l'Ombre du grenier. Au moins, ils avaient un objectif dans ce manoir immense. D'un mouvement gracieux, la servante ramassa ensuite un vieux morceau de papier qu'elle tandis au chevalier et à la demi-elfe. Rien de bien intéressant, quelques mots seulement étaient compréhensibles et ils ne faisaient que décupler le nombre d'interrogations qui pullulaient déjà dans l'esprit d'Harwe. Il soupira doucement en murmurant « Je n'aime pas les puzzles... » avant de se tourner vers sa camarade qui semblait tout aussi désappointée.

- Bien... on fait comme prévu ? Vous voulez toujours vous rendre à la bibliothèque ? Je ne pense pas que l'on obtiendra plus de choses de cette véritable énigme aux élégantes courbes et aux yeux de sang...

Il avait pivoté la tête en finissant sa phrase, dévisageant la vampire avec un rictus mystérieux. Il se doutait parfaitement de la puissance d'une telle créature, mais après tout... tout ça n'était peut-être qu'un rêve... Il fallait donc pleinement en profiter et Harwe pouvait enfin laisser libre court au caractère éminemment joueur des elfes de feu, et il le faisait avec bonheur.